Impact de la pollution de l’air sur la santé en Belgique


La qualité de l’air constitue un enjeu majeur de santé publique, préoccupant de plus en plus les citoyens.

Les recherches mettent continuellement en lumière les effets néfastes de la pollution atmosphérique. L’Organisation Mondiale de la Santé estime que la pollution de l’air cause la mort d’environ sept millions de personnes chaque année dans le monde, faisant ainsi de la qualité de l’air une priorité globale en matière de santé publique. En Europe, l’Agence européenne pour l’environnement confirme que la pollution de l’air représente le plus grand risque environnemental pour la santé, causant des maladies cardiovasculaires et respiratoires et conduisant, dans les cas les plus graves, à des décès prématurés.

Dans ce contexte, l’importance des actions visant à mesurer et à améliorer la qualité de l’air, tant en extérieur qu’en intérieur, n’est plus à démontrer. Les efforts pour améliorer la qualité de l’air ne se traduisent pas seulement par une meilleure santé publique mais également par des bénéfices économiques tangibles, en réduisant les coûts de santé et en augmentant la productivité, comme le souligne l’European Environment Agency.

Impact à long terme de la pollution de l’air

La pollution atmosphérique est une menace insidieuse pour la santé humaine. Les recherches suggèrent que l’exposition prolongée à un air de mauvaise qualité entraîne une détérioration des capacités pulmonaires et cognitives.

Ceci est d’autant plus vrai pour les enfants qui sont particulièrement sensibles aux polluants atmosphériques. Ces agents nocifs peuvent perturber le bon développement de fonctions essentielles, soulevant des inquiétudes quant à l’impact potentiel sur leur santé future.

Des études récentes révèlent que les particules fines (PM2.5), non seulement pénètrent profondément dans les poumons, mais passent également dans la circulation sanguine, atteignant ainsi le cerveau où elles augmenteraient les risques d’inflammation et de stress oxydatif. Une corrélation entre la migration dans le corps des particules fines et les risques de troubles neurodégénératifs, notamment concernant la maladie d’Alzheimer et de Parkinson, a été établie dans plusieurs études à travers le monde. Lors de la conférence internationale de l’Alzheimer’s Association (AAIC) de 2021, les données présentées montrent qu’une diminution d’un seul μg/m³ de la concentration en PM2.5 permettrait de diminuer de 17% le risque de développer la maladie d’Alzheimer.

Au-delà des effets neurologiques, la pollution de l’air à long terme a été corrélée à une augmentation significative de l’incidence des maladies cardiovasculaires et respiratoires. Le cancer du poumon, en particulier, est fortement corrélé aux niveaux de particules fines et de composés carcinogènes présents dans un air pollué. Des études ont également établi un lien entre l’exposition chronique à la pollution de l’air et l’émergence de troubles de la reproduction, ainsi que le diabète de type 2, suggérant que les effets de la pollution atmosphérique sont bien plus étendus que ce qui était auparavant connu.

La perte d’espérance de vie liée à la pollution de l’air est une autre manière d’évaluer son impact. En Belgique, on estime à près de 9 000 les décès prématurés liés à la pollution de l’air. Une étude a estimé que la pollution de l’air réduit l’espérance de vie de plus de 2 ans au niveau européen. L’urgence d’agir pour améliorer la qualité de l’air est d’autant plus pressante que les coûts humains et économiques continuent de s’accumuler.

Risques immédiats de la pollution atmosphérique sur la santé

La pollution atmosphérique, souvent considérée pour ses impacts à long terme, révèle également des risques immédiats pour la santé. Des recherches récentes établissent un lien inquiétant entre l’exposition à court terme à des polluants atmosphériques et une augmentation des troubles de santé aigus, notamment les accidents vasculaires cérébraux (AVC). L’étude menée par l’Université de Jordanie est particulièrement éloquente. Cette méta-analyse a rassemblé les données de 110 études impliquant plus de 18 millions de cas d’AVC. Les résultats, publiés dans la revue Neurology, ont mis en évidence une corrélation forte entre l’exposition, même brève, à des polluants tels que le dioxyde d’azote, l’ozone, le monoxyde de carbone, et le dioxyde de soufre, et un risque accru d’AVC. Ces polluants, souvent issus de la combustion de carburants fossiles, des émissions de véhicules et de l’activité industrielle, peuvent aggraver l’inflammation des voies respiratoires, affecter la coagulation sanguine et augmenter le stress oxydatif, contribuant ainsi à un risque accru d’événements cardiovasculaires aigus.

Dans une étude publiée en 2022 dans The Lancet, des chercheurs ont examiné et quantifié la relation entre la pollution de l’air et les performances cognitives. Cette étude a révélé que des niveaux plus élevés d’exposition PM2,5, dioxyde d’azote et carbone suie se traduisent par une diminution significative des performances cognitives.

La pollution de l’air en Belgique : un défi de santé publique

En Belgique, pour l’année 2018, selon le rapport de l’Agence européenne de l’Environnement, 7 400 morts prématurés étaient imputables aux particules fines (PM2.5), 1 200 au dioxyde d’azote et 350 à l’ozone. Ces quelques 8.950 décès prématurés liés à la pollution de l’air sont à comparer la même année aux 14.000 décès attribuables au tabac ou aux 568 décès liés aux accidents de la route.

L’impact de la pollution de l’air sur la santé a également des répercussions économiques, notamment en termes de coûts médicaux. L’étude menée en collaboration avec la KU Leuven révèle une corrélation directe entre la qualité de l’air et la fréquentation des cabinets médicaux en Belgique. Une amélioration de la qualité de l’air pourrait se traduire par des économies significatives pour l’assurance maladie, avec une réduction estimée à 220.000 consultations médicales par an, représentant un coût évitable de 43 millions d’euros. Ce chiffre inclut plus de 37 millions à charge de l’assurance maladie et près de 6 millions à charge des patients. Cela met en lumière le potentiel d’économies substantielles et la nécessité d’investir dans des politiques de qualité de l’air plus strictes.

Les politiques publiques jouent bien évidement un rôle crucial dans la lutte contre la pollution de l’air.

  • Des mesures telles que la Zone de Basses Émissions à Anvers et Bruxelles ont contribué à réduire les niveaux de pollution de l’air extérieur.
  • Pour l’air intérieur, la récente loi du 6 novembre 2022 a pour objectif d’améliorer la qualité de l’air dans les lieux fermés accessibles au public en visant dans un 1er temps à limiter le confinement et à améliorer la ventilation et l’aération.

 

Chez ISPIRA Benelux, nous œuvrons à améliorer la qualité de l’air intérieur et extérieur, convaincus de l’impact positif de ces efforts sur la santé et le bien-être de nos concitoyens.

Effet de la pollution atmosphérique sur la santé
Effets de la pollution de l’air sur la santé

 

 


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